Le droit à l’indépendance du peuple

mercredi 2 avril 2008
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Conformément aux dernières résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, des négociations directes ont été ouvertes entre le Maroc et le Front Polisario, reconnu comme seul représentant légitime du peuple sahraoui. Trois rounds de négociations ont déjà eu lieu en juin 2007, en août 2007 et en janvier 2008. Le quatrième round se tient du 16 au 18 mars aux Etats-Unis. Le secrétaire général des Nations unies a invité les parties en conflit à des « négociations substantielles ». Le Maroc reste sourd et ne conçoit toujours cette négociation que sur la base de son plan d’autonomie qui bafoue le droit international, comme l’a confirmé le Roi du Maroc dans un discours le 6 novembre 2007 : « Quelle que soit la formule de la solution consensuelle qui émergera des négociations sérieuses, le Maroc, son roi et son peuple, n’accepteront rien d’autre que l’autonomie, dans le cadre d’un Etat uni et unifié ». Le Maroc essaie de faire légitimer sa politique d’annexion et d’occupation. Il persiste dans sa volonté de ne pas respecter l’avis de la Cour internationale de justice de La Haye rendu en octobre 1975 qui a reconnu clairement qu’il n’y avait "aucun lien de souveraineté territoriale" entre le Maroc et le Sahara occidental et confirmé le principe du droit à l’autodétermination comme aboutissement du processus de décolonisation. Cet avis a été déterminant puisqu’aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Décolonisation et autodétermination sont toujours à la base des résolutions des Nations unies.

De son côté, le Front Polisario continue d’accepter tous les plans de règlement des Nations unies et réaffirme son attachement à la légalité internationale fondée sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il affirme que c’est au peuple sahraoui, et à lui seul, de décider de son avenir à travers un référendum d’autodétermination. Le Front Polisario accepte que trois questions soient posées aux électeurs : autonomie régionale, intégration au Maroc, indépendance. Afin d’apaiser les inquiétudes du Maroc si les Sahraouis choisissent l’indépendance, le Polisario avance des propositions constructives dans les domaines de la sécurité et de la coopération future. Mais les Sahraouis, qui ont accepté en 1991 un cessez-le-feu qui devait être suivi par un référendum, ne peuvent attendre plus longtemps. Au cours du 12e Congrès du Polisario en décembre 2007, les délégués ont réaffirmé leur choix pour une solution pacifique. Mais, si les négociations s’éternisent et n’aboutissent pas, ils n’ont pas écarté la possibilité de reprendre les armes. C’est un choix légitime au regard de la légalité internationale qui reconnaît aux peuples le droit de résister à l’occupation et à la colonisation.

Après le troisième round des négociations en janvier 2008, le représentant personnel du secrétaire général des Nations unies, Peter Van Walsum, a refait une tournée dans la région. Début février, il a déclaré qu’il n’avait pas de « nouveau plan pour sortir de l’impasse ». Quel était réellement son but en se rendant successivement à Rabat, Tindouf, Alger et Nouakchott ? Essayer de dégager un compromis en mettant sur le même plan l’occupant et l’occupé sans aucune référence au droit international ? Faire adopter au forceps le plan marocain d’autonomie ? Ou tout simplement faire du tourisme ? Son rôle ne devrait-il pas être de mettre en œuvre les résolutions des Nations unies, c’est-à-dire d’organiser le référendum d’autodétermination pour permettre au dernier peuple colonisé d’Afrique de décider de son avenir ?

Les Nations unies, qui sont normalement chargées d’appliquer le droit international, n’obéissent en réalité qu’aux grandes puissances qui défendent leurs intérêts. Dans le cas du Kosovo, qui vient de déclarer son indépendance de façon unilatérale, les Nations unies laissent faire, voire encouragent. Dans le cas du Sahara occidental, les Nations unies renvoient dos à dos la puissance occupante et le peuple occupé ! Cette politique du « deux poids, deux mesures » est intolérable ! Le peuple sahraoui a droit à son indépendance. Il est temps que le Conseil de sécurité des Nations unies prenne ses responsabilités en obligeant le Maroc à respecter ses engagements conformément à la légalité internationale et en neutralisant les gouvernements complices qui appuient la Maroc dans sa politique du fait accompli.



Commentaires

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mercredi 11 juin 2008 à 18h15 - par  hayat tifariti

le peuple sahrawi atend depuis toujour son independance

mardi 8 avril 2008 à 23h46
Site web : au

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