Bolufer, por qué no te callas ?

samedi 22 décembre 2007
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Jean-Paul Bolufer, énarque, catholique traditionaliste, proche de l’Opus Dei selon certains, défenseur de l’Occident Chrétien, formé au sein de la « Cité catholique » fondée par l’ancien secrétaire de Charles Maurras, est co-auteur en 1983 d’un Projet pour la France qui veut réprimer « toutes les atteintes morales et physiques aux familles », c’est à dire, l’avortement, l’homosexualité, la pornographie.

« Regardez : le voilà ! – Son journal frénétique
Plaît aux dévots et semble écrit par des bandits.
Il fait des fausses clefs dans l’arrière-boutique
Pour la porte du paradis. »

(Victor Hugo, Les Châtiments).

C’est un authentique fils de Dieu, un chrétien comme on les aime du côté de l’église Saint-Nicolas du Chardonnet, repère des dévots intégristes, royalistes et lepénistes, des bourgeois culs pincés, des scouts au crâne rasé, des jupettes plissées et des socquettes banches tranchant avec le noir des soutanes.

Séduite par tant de qualités, Christine Boutin, ministre du Logement et de la Ville, sortit la bible de son sac à main, lui demanda de l’embrasser en jurant de servir la république laïque, et c’est ainsi qu’il devint son directeur de cabinet.

« Armé d’un goupillon, il entra dans la lice
Contre les jacobins, le siècle et le péché. »

(Idem).

Or, cet homme pieux, charitable et sensible à la misère, occupait indûment boulevard Port-Royal à Paris (Ve) un appartement bourgeois mais néanmoins social de 190 M2 appartenant à la RIVP (Régie Immobilière de la Ville de Paris) pour lequel il acquittait un loyer modeste pour de tels lieux.

Le 16 novembre, Jean-Paul Bolufer s’était s’offusqué sur France Culture du fait qu’« aujourd’hui se trouvent dans le parc HLM des gens qui ne devraient pas y être, et que se trouvent dans la rue des gens qui devraient être dans les HLM ». C’est un « véritable scandale » rugirent en lui les mânes de Jésus-Christ.

« Pharisien hideux, il trinque avec les riches,
Et dit au pauvre : ami, viens jeûner avec moi.
Il ripaille à huis clos, en public il sermonne,
Chante landerirette après alleluia.
Dit un pater, et prend le menton de Simone...
Que j’en ai vu, de ces saints-là ! »

(Idem).

Démasqué, il couine qu’il ne trichait pas plus que d’autres.

« Bolufer, por qué no te callas ? »

Sommé de rendre les clés de cet appartement de Port Royal à loyer trop modéré, il tente l’incruste. Il a déclaré à la télévision qu’il ne voyait « aucune raison objective » de le quitter.

« C’est ainsi qu’outrageant gloires, vertus, génies,
Charmant par tant d’horreurs quelques niais fougueux,
Il vit tranquillement dans les ignominies,
Simple jésuite et triple gueux. »

(Idem).

« Bolufer, por qué no te vas ? »

En enfer, of course.

Line Arez Demora transmis par Maxime Vivas



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