La ville-sans-nom : Marseille dans la bouche de ceux qui l’assassinent

dimanche 16 décembre 2007
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Un ouvrage salutaire en pleine période électorale, où ceux qui briguent la gestion de la ville auraient une fâcheuse tendance à oublier les mobiles de leurs crimes. Ainsi deux citations de Jean-Claude Gaudin (entre autres) dans les extraits ci dessous !

Extraits :

« Le Marseille populaire, ce n’est pas le Marseille maghrébin, ce n’est pas le Marseille comorien. Le centre a été envahi par la population étrangère, les Marseillais sont partis. Moi, je rénove, je lutte contre les marchands de sommeil et je fais revenir des habitants qui payent des impôts. » [La Tribune, 5 décembre 2001] également : « Nous rénovons des quartiers qui étaient des no man’s land il y a dix ans. Là, Marseille bouge, c’est normal que cela provoque des inquiétudes. Si les privés rénovent, il faut aussi que les loyers soient plus chers. C’est ça la loi du marché. » [La Marseillaise, 2 novembre 2004]

Mais l’auteur rend également hommage à la mixité sociale, et au vivre ensemble. "On a vu à l’oeuvre ces interpénétrations dans l’histoire de Momo, délégué syndical persécuté par la direction du Carrefour Le Merlan et emprisonné par la justice. Outre le soutien de ses collègues de travail, c’est la solidarité des habitants des cités alentour qui a été remarquable. Cette clientèle captive qui, faute de mieux, utilise la galerie marchande comme lieu de rencontre, connaît et apprécie Momo, qui est du quartier. Des mères de famille venaient s’asseoir et bavarder avec les caissières en grève. Les jeunes, soupçonnés de tous les trafics réels ou fantasmés, étaient actifs sur les piquets bloquant l’accès aux entrepôts. Quel meilleur exemple de sociabilité opiniâtre, se recomposant inlassablement dans des zones et à une époque où tout conspire à isoler les gens, à les rendre méfiants et amnésiques ?"


Bruno Le Dantec - Editions:Le Chien rouge - 7€



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