Capital contre travail sans surprise, Sarkozy défend son camp à nous de reconstruire le nôtre !

Un tract de nos camarades Rouges Vifs île de France
mercredi 24 octobre 2007
popularité : 4%

Le Capital pense tenir sa revanche sur les acquis de la Libération grâce à la nocivité
d’un système politique antidémocratique. Mais le monde du travail, seul créateur de
richesses, n’a pas pu défendre son point de vue. Historiquement, c’est pourtant de
ce côté là que se trouvent les solutions.
Comme prévu, les premières mesures, les projets annoncés du gouvernement Sarkozy/Fillon vont tous dans le sens
des intérêts des plus riches et du grand patronat. Ce n’est pas une surprise.

Deux ans après la victoire populaire du
NON au référendum contre l’Europe capitaliste, les mécanismes institutionnels, appuyés par des médias soumis,
n’autorisaient que la victoire d’un de ses représentants. Pourtant 61 % des Français se disent anticapitalistes.
C’est donc un véritable hold-up politique (Sarkozy ne représente qu’un inscrit sur quatre lors du 1er tour) qui
confirme que le système institutionnel est antidémocratique car il bâillonne la véritable expression de la souveraineté
populaire. La légitimité dont se targue sans arrêt Sarkozy pour justifier sa politique contraire aux intérêts du monde du
travail prend là tout son sens. Hold-up, car il est scandaleux de prétendre que le peuple a voté pour de nouveaux
cadeaux aux plus riches, pour des préparatifs de guerre, pour des quotas et un fichage génétique de l’immigration, pour
la privatisation des universités et de GDF, pour une nouvelle dégradation du pouvoir d’achat, pour la casse des services
publics, du code du travail, de la Sécu et des retraites (l’attaque contre les régimes spéciaux n’en est que le prélude) et
pour la mise en cause du principal moyen d’expression et de défense des travailleurs, la grève !
« Un ensemble de réformes qui sera le plus important dans notre pays depuis la Libération » nous
prévient N. Sarkozy. Ainsi l’objectif est clairement annoncé : donner au capital, discrédité par sa collaboration avec les
nazis, sa revanche sur les conquêtes sociales et démocratiques qu’il avait dû concéder à l’époque. La classe ouvrière,
qui avait pris une part prépondérante à la Victoire, avait alors imposé des conditions pour la reconstruction du pays et de
l’économie, inventé un modèle social original basé sur deux piliers : la maîtrise publique des principaux leviers
économiques du pays par la nationalisation des grandes entreprises et la mise en place du salaire socialisé pour
assurer durablement à la population des conditions d’existence dignes.
Les nationalisations. Il s’agissait de doter le pays d’outils pour garantir l’indépendance de ses choix et
approvisionnements. Lié au statut des entreprises, celui du personnel va ouvrir la voie à un progrès social pour
l’ensemble des salariés.
Mais c’est surtout le concept de nationalisation qui va donner des cauchemars au patronat par
son caractère profondément anticapitaliste car il élargit l’horizon des possibles missions, du possible rôle du « service
public ». Débarrassées des impératifs préalables et immédiats du Capital, les entreprises nationalisées peuvent devenir
des moyens politiques concrets pour répondre aux besoins de la population.

Ainsi le capitalisme n’apparaît plus comme l’unique système possible. Cet essai d’appropriation collective des grands
moyens de production et d’échange est insupportable pour ceux qui érigent le profit comme seule finalité et le marché
comme seul cadre d’organisation de l’activité économique.
Le salaire socialisé. L’idée repose sur le fait que seul le travail est créateur des richesses et que sa rémunération -
le salaire - doit non seulement permettre de disposer de moyens de subsistance immédiats, mais également apporter
dans sa part indirecte, le financement des risques et évolutions de la vie de chacun de la naissance à la mort. Ainsi est
née la cotisation sociale, constituée de cotisations payées par les salariés et du versement direct par l’employeur d’une
part du salaire aux organismes sociaux (pour l’assurance maladie, le chômage, les allocations familiales et les retraites),
mais également pour le financement du logement et l’activité des comités d’entreprises. C’est cela qui fait hurler de rage
le patronat.

C’est au milieu des années 80 qu’il imposera de faire apparaître sur les bulletins de salaire une colonne « cotisations
employeurs », baptisée depuis « charges patronales » afin de faire admettre aux salariés et aux syndicats que la part de
salaire versée directement aux organismes sociaux constitue pour lui une charge, payée par lui, alors qu’il s’agit en fait
d’une part du salaire.
Ainsi est né le mythe des « charges patronales ». Quand le patronat obtient du pouvoir politique des exonérations de
« charges », cela conduit, en fait, à une baisse du salaire global, laquelle participe au déséquilibre des régimes sociaux.

CAPITAL CONTRE TRAVAIL SANS SURPRISE, SARKOZYFEND SON CAMP A NOUS DE RECONSTRUIRE LETRE !

C’est particulièrement visible sur la question des retraites : ils estiment qu’ils n’ont pas à nous payer lorsque
nous ne travaillons pas directement à la production de richesses dont ils tirent profits, alors que les salariés ne font que
de disposer de la part de salaire qu’ils ont versé à leur régime de retraite durant toute leur vie de travail au travers de
régimes solidaires et par répartition.
On comprend mieux l’acharnement des serviteurs politiques, économiques et médiatiques du capital à mettre en
cause ce « modèle social français » et à vouloir nous convaincre que ces prémices d’une société anticapitaliste ne
peuvent pas fonctionner dans les conditions d’aujourd’hui (on nous présente la mondialisation capitaliste comme
inévitable). Pire, nos acquis historiques seraient à l’origine du chômage d’aujourd’hui.
Ainsi se développe la fable des « coûts » du travail pour culpabiliser l’ensemble des salariés alors que ce sont
précisément les exigences de profit du Capital qui génèrent chômage, bas salaires, dettes de l’État et déséquilibres
sociaux.
C’est pour avoir cédé sur ces idées fondamentales que les forces politiques se réclamant du monde du travail
ont contribué à piéger les salariés dans un pseudo duel entre Sarkozy et Royal qui, plus qu’un échec électoral, consacre
une défaite idéologique pour le monde du travail.
S’appuyant sur cette défaite, Sarkozy et son équipe « élargie » veulent donner le sentiment qu’il n’y a pas d’opposition
réelle, encore moins d’alternative et que tous les projets antisociaux vont pouvoir s’appliquer sans véritable résistance. A
nous tous de leur donner tort.

SISTER, RIPOSTER, SURTOUT SUR LE PLAN DES IDEES

L’expérience le montre : ce n’est ni en diabolisant le nouveau pouvoir, ni en faisant appel à des valeurs vidées de
leur sens et de leur contenu depuis des décennies, que la riposte indispensable aura des chances d’être victorieuse.
Dans le contexte idéologique actuel, les postures exclusivement défensives ou électoralistes auront, au contraire, toutes
les chances de préparer de nouvelles capitulations.
Il est urgent de re-situer clairement les enjeux et évolutions de la situation dans l’affrontement de classe entre
le travail - seul producteur des richesses - et le capital - qui les confisque. Depuis 20 ans, la part des richesses
créées dans le pays (PIB) revenant au travail a reculé de 10 points au profit du capital. Cela représente plus de
160 milliards par an, de quoi résorber tous les déficits qui servent de prétexte aux régressions sociales. Ouvertement,
Sarkozy, président par défaut, veut organiser une nouvelle et douloureuse ponction en faveur de son camp, le Capital.

BATTRE, SE RASSEMBLER ET AGIR DANS TOUS LES DOMAINES

Le monde du travail doit se faire entendre en tant que tel sur le plan politique, contester la suprématie
idéologique du capital et ses mots (maux) : marché, compétitivité, droit de propriété des entreprises, coût du travail,
« partenaires » sociaux,… Il doit revendiquer les acquis de ses luttes pour ce qu’ils sont : des points d’appui
anticapitalistes pour construire une société socialiste du 21e siècle dont les formes restent à inventer. Dans des
situations plus complexes, des peuples en Amérique Latine choisissent clairement cette voie. Enfin la bataille pour
d’autres institutions politiques, réellement démocratiques et souveraines, donnant toute leur place aux seuls créateurs
de toutes les richesses, devant donc décider de leur juste répartition, doit devenir également une priorité. Pour ne pas
être condamnés à de perpétuels reculs quels que soient les gouvernements.
Septembre/Octobre 2007
« ROUGES VIFS », ce sont diverses associations regroupant des communistes, des
révolutionnaires, des militants syndicaux qui veulent participer à la renaissance d’un point de vue
du monde du travail, rassemblé et s’exprimant en tant que tel. Ses adhérents se réunissent
régulièrement, échangent et travaillent à faire reculer les ferments de la division politique des
travailleurs, à contribuer à définir les contours d’une autre société où les créateurs de richesses
seront souverains pour décider de leur répartition, une société où Peuple et producteurs se
fusionnent et agissent dans le sens de leur intérêt commun, une société où les coopérations
mutuellement avantageuses dans le monde deviennent la règle.



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