La bourse ou la vie

…Et si Marx avait raison ?
mercredi 5 septembre 2007
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Fabrice nous livre ici un volumineux article (45 pages) sur la crise des subprimes. Volumineux mais facile à lire grâce aux multiples graphiques que, fidèle à son habitude, il commente au gré du développement de son argumentation.

Nous avions au départ prévu d’en faire une série de 8 articles afin d’en faciliter la digestion. Il nous a finalement paru plus cohérent de publier ce texte en 4 documents joints d’autant que les images incluses y sont de ce fait plus lisibles et mieux présentées.

Ci-après la synthèse que Fabrice en a fait :

1] Dans sa crise de système (krach de l’été 2000) les politiques pour sauver les marchés ont développé l’endettement des Etats (soutien de la demande) et obtenus des banques centrales (F.E.D [1] et B.C.E) qu’elle baissent les taux d’intérêt pour inciter les ménages à investir.

2] Devant des salaires qui n’augmentent pas mais avec des taux d’intérêts qui baissent et l’allongement de la durée de remboursement (20 à 30 ans), les ménages s’endettent, ce faisant ils créent de la monnaie. [2]

3] Pour ne pas attendre 20 ans pour récupérer « les capitaux prêtés » et jouer sur les marchés financiers (O.P.A, LB.O etc.), les intermédiaires financiers (banques, assurances etc.) transforment ces titres de dette en « actifs financiers », c’est ce qu’ils appellent la titrisation (transformer par jeu d’écriture un endettement immobilier des ménages en actif financier utilisable).

4] Ces actifs financiers créés à l’origine par les ménages (endettement) vont servir de munitions aux acteurs financiers en vue de réaliser des opérations financières sur des entreprises (L.B.O, O.P.A, fusions etc.). Il n’est d’ailleurs pas interdit de penser que des restructurations d’entreprises à l’échelle mondiale (ex : Alcatel Luccent) aient pu être financées ainsi part l’intermédiaire de capitaux au paravent levé sur des dettes émis par les salariés de l’entreprise lorsque ceux-ci ont voulu acheter leur logement. [3]

5] Les ménages solvables ayant été pompés, pour faire face au déclin des ventes et des opérations immobilières, les marchés financiers (le prédateur ayant toujours soif), s’adressent aux millions d’américains comme M.Smith (voir introduction). Mais comme ce sont des ménages aux revenus faibles et moyens qui ont peu de garanties à offrir, « le prédateur » va les faire payer davantage. C’est ce qu’on appelle les « Subprime mortgage » contrat qui oblige les ménages à rembourser de plus en plus au fur et à mesure du temps (taux variable). Les pauvres financent donc bien les riches.

6] Au moment où les taux augmentent les ménages ne peuvent plus faire face à leurs obligations, les banques saisissent les biens, les ménages sont expulsés. Les banques cherchent à revendre les biens, mais devant le ralentissement économique, la montée des taux d’intérêts et la demande qui baisse, les prix immobiliers s’effondrent, entraînant une non réalisation de plus value, débouchant sur un besoin de financement, qui oblige les banques centrales à intervenir pour sauver à nouveau les marchés de leur propre crise.

Il ne s’agit donc pas, on le voit d’une « crise immobilière américaine », mais bien d’une crise financière (Patrick Artus parle de « crise financière » d’un type de système économique (le capitalisme mondialisé) dont les effets n’ont pas encore mesurés : « Le pire de la crise financière est devant nous ». [4]

Décidemment, il faut que l’humanité dépasse un système qui ne sait se développer (logique d’accumulation) qu’en produisant des crises. [5], car de crise en crise, ce système nous conduit à l’abîme. Que celui qui doute de cette analyse regarde le dessin de la dernière page. [6]

Et si Marx avait raison ??? [7]


[1banque centrale américaine

[2La banque ne prête pas de l’argent qu’elle a dans ses coffres, elle crée de la monnaie en ouvrant une ligne de crédit que le ménage va détruire progressivement par ses remboursements.

[3Leurs dettes immobilières transformées en actifs financiers ont pu servir à financer les opérations de fusion et de restructuration.

[4Economiste, Directeur de la recherche et des études chez Natixis / La Tribune 27 Août 2007

[5N’oublions pas la crise écologique, encore plus grave, dont l’une des causes est le développement du libre échange (développement du transport qui font que les fraises contiennent plus de CO2 que de fruit).

[6Je précise que cette caricature est parue en Juillet 2000 au moment du déclenchement du krach Internet, mais elle garde aujourd’hui toute son acuité.

[7« C’est parce que l’aspect argent de la valeur est sa forme indépendante et intangible que la forme de circulation A—A’ dont le point de départ et le point final sont de l’argent réel, exprime de la façon la plus tangible l’idée « faire de l’argent » principe moteur de la production capitaliste. Le procès de production (l’usine) apparaît seulement comme un intermédiaire inévitable, un mal nécessaire pour faire de l’argent. C’est pourquoi toutes les Nations adonnés au mode de production capitaliste sont prises périodiquement du vertige de vouloir faire de l’argent sans l’intermédiaire du procès de production » Karl MARX Le Capital / Toute ressemblance avec la crise actuelle ne serait-elle vraiment que fortuite ?



Documents joints

La bourse ou la vie I
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lundi 14 mars 2011 à 23h59 - par  Evelyne

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