La France entre déclin et modèle social (IV)

mercredi 23 mai 2007
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LA FRANCE ET LE CHOMAGE :

Alors là sur ce thème on est dans la manipulation la plus complète et qui peut s’inverser en fonction de ce que le pouvoir cherche à démontrer.

1] La baisse du chômage : A écouter le gouvernement, et à lire Les Echos, la France connaîtrait une forte réduction du chômage, résultat de l’action politique du gouvernement. Cependant comme on est toujours trahi par les siens, l’annonce politique d’un taux de chômage de 8 % par le gouvernement est aussitôt contestée par Eurostat, qui s’appuie sur l’étude que L’I.N.S.E.E refuse de publier : [1] L’institut a retardé la publication de ce chiffre après les élections » / Le Monde du 26 Janvier 2007
« Eurostat voit le chômage à 8 % en Février » [2]

..

2] Les chômeurs invisibles : [3] Comme pour les 35 h, le chômage est une catégorie qui dépend de la définition qu’on lui donne. En fonction de celle que l’on retient, on obtient donc un chiffre ou un autre,

Observons : Il y a bien un écart considérable et qui s’accroît au fil du temps, entre le chômage officiel et le chômage réel. Aujourd’hui, un chômeur sur deux n’est plus officiellement reconnu, ça permet de nettoyer les fichiers statistiques.

3] Des radiations à la soviétique :

Observez moi cette courbe comme elle est belle !

... et imaginez son résultat final, car 30.000 noms rayés des statistiques mensuellement, ça contribue en fin d’année à réduire le chômage de 330.000 unités... si c’est pas beau le progrès. Le graphique qui suit est aussi intéressant.

Observez que dans les motifs de sortie de l’A.N.P.E, la reprise d’emploi ne concerne que 25 % de l’effectif. On apprend aussi que 8 % sont définitivement mis au rebus (Arrêt de recherche d’emploi), et il faut rajouter les 10 % de radiés. Enfin chose extraordinaire, 49 % sont dans la nature, je veux dire par là que l’A.N.P.E ne connaît pas la raison pour laquelle ils ne sont plus présents dans les fichiers (10 % autre motif + 39 % absences au contrôle) dont une partie serait du selon l’A.N.P.E à une reprise d’emploi. A ce niveau de précision dans les données et l’analyse, on comprend mieux pourquoi L’I.N.S.E.E refuse de confirmer les statistiques de l’A.N.P.E et qu’Eurostat conteste les données de l’A.N.P.E.

4] Mais pour le C.P.E, il y avait trop de chômage chez les jeunes : Observez le 1er graphique,

il montre le taux de chômage des jeunes à 23 %, tellement haut, tellement insupportable, qu’il faut trouver quelque chose et tout tenter pour sortir les jeunes du chômage, d’où la proposition du C.P.E. Mais le taux de chômage, comme son nom l’indique est un ratio. Si au dénominateur je prends, uniquement les jeunes en situation de se déclarer actif, alors j’obtiens un taux de 23 %,
mais si je retiens au dénominateur l’ensemble des jeunes (actifs ou en formation scolaire), alors, comme l’indique cet autre graphique, je n’ai plus que 7,8 % [4].

Surtout ce second graphique permet de visualiser certains succès du modèle social français (réduction des inactifs, augmentation importante des jeunes en situation scolaire, baisse des actifs non formés), ce que ne montre absolument pas le premier graphique. [5]


[1le taux de chômage serait en fait de 9,2 %.

[2La Tribune 8 Février 2007

[3Source A.F.P / Internet

[4Cela bien entendu est toujours trop, mais relativise la situation

[5Ceux qui veulent la mort du « modèle social » issu de la Résistance et qui l’accusent de tous les maux



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