Une révocation très politique

vendredi 2 septembre 2005
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Article transmis par Marseille Solidaire le mercredi 31 août 2005 et que nous publions d’autant plus volontiers, qu’une telle mesure - à laquelle la CGT du Conseil Général s’est opposée avec force - ne peut que révolter.

Que peut-on faire de pire à un salarié que de le licencier ?

Tout le monde connaît Jelloul Ben Hamida, dans le petit monde des militants marseillais. Que ce soit au sein d’organisations d’immigrés, pour le compte du parti communiste, ou en tant que rédacteur en chef de N@ros et Marseille solidaire, il s’est toujours décarcassé contre les injustices, pour les plus démunis et en faveur d’une mise en Å“uvre d’une politique sociale au service du plus grand nombre.

Depuis quelques années, il est fonctionnaire territorial au Conseil général.

En 2003, une association marseillaise a demandé à la présidence sa mise à disposition à titre gracieux pour qu’il mette son talent et son dynamisme au service de ses missions.

Il semblait que cette requête avait été acceptée et pendant 18 mois, Jelloul a Å“uvré pour cette association.

Jamais personne de sa hiérarchie d’affectation ( DASAC)ou de la direction des ressources humaines (DRH) du Conseil Général ne lui a reproché de manquer le travail, ni ne lui a demandé d’expliquer son absence.

Le Conseil Général des Bouches du rhône n’a d’ailleurs jamais cessé de lui payer son salaire tout à fait normalement.

Jelloul n’avait donc aucune raison de mettre en cause la réalité de son détachement.

Fin 2004, il reçoit une lettre lui intimant de revenir au Conseil général, ce qu’il a fait immédiatement. Aucune sanction ne lui a été notifiée et on ne lui a pas demandé d’explication.

Il est donc retourné au poste qu’il occupait avant de rejoindre l’association en question.

En 2005, il a participé à la campagne référendaire, comme tout citoyen en a le droit, et en dehors de ses horaires de travail.

Il a fait partie des 200 personnalités des Bouches du Rhône qui ont appelé au rejet du projet de traité constitutionnel européen.

Quelques jours après le référendum, il reçoit une lettre l’informant qu’il va passer en conseil de discipline en vue d’une radiation pour absence injustifiée.

Il est convoqué une première fois, en vain : les élus ne sont pas venus. Il est convoqué une deuxième fois et, en fonction des éléments qui lui sont présentés, le conseil de discipline rejette la demande de révocation formulée par Jean-Noël Guérini, président du Conseil général des Bouches du Rhône.

Mi-août, une date courageuse pour les coups bas du patronat, Jean-Noël Guérini passe outre la décision du conseil de discipline et notifie sa révocation à Jelloul Ben Hamida à compter du 1er Septembre 2005.

Pourtant de nombreuses associations du département, des groupes politiques et nombreux élus bénéficient largement de mises à dispositions d’agents du Conseil général sans que cela n’ait jamais posé aucun problème à l’institution.

Pendant la guerre froide, les sociaux démocrates de Rfa (Allemagne de l’ouest) avaient mis en place les Beruftsverboten pour éliminer leurs opposants de gauche. Guérini est-il en train d’expérimenter les interdictions professionnelles à la française ?

Ce qui est sûr c’est qu’il ne faut pas rester silencieux devant ce mauvais coup. N’hésitez pas à donner votre avis et à manifester votre solidarité avec Jelloul en utilisant la pétition ci-dessous.

Signer la pétition ou voir les signataires



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