Exploitées, révoltées, mais pas méchantes

vendredi 23 février 2007
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Wear Company, une usine de prêt-à-porter de Bacau, dans l’est de la Roumanie, avait fait sensation en juillet 2006, lorsque Sorin Nicolescu, son patron, avait fait venir 300 Chinoises faute de trouver des ouvrières roumaines. Les nouvelles arrivées devaient travailler pour 250 euros brut par mois, une rémunération habituelle dans le textile.

Plusieurs entreprises locales avaient annoncé qu’elles allaient suivre cet ex­emple dans la me­sure où les Roumains n’acceptent plus d’être payés 250 euros brut par mois, puisque la plupart des prix sont désormais comparables à ceux de l’Europe occidentale. Le gouver­nement roumain avait lui aussi ­évo­qué une “solution chinoise” pour com­penser la pé­nu­rie de main-d’Å“uvre locale et comptait faire venir 10 000 Chinois. Le projet de Wear Company s’est toutefois terminé par un conflit du travail.

Début janvier, les ­Chinoises de­vaient cou­dre de nouveaux mo­­dèles de vê­tements. Con­si­­dérant que l’organisation du travail mise en place à cette occasion constituait une augmentation déguisée des ca­dences, elles se sont mises en grève et ont exigé le doublement de leur salaire. Elles au­raient alors agressé Sorin Nicolescu à coups “de fourchette, de couteau et de cuiller”, selon les dires de celui-ci. “J’aurais pu mourir”, ajoute-t-il de façon théâtrale. Il compte les renvoyer dans leur pays et recruter d’autres Chinoises.

Si le conflit a éclaté, c’est aussi parce que les candidates avaient été recrutées en Chine sur la base de déclarations mensongères. Selon certaines d’entre elles, on leur avait promis un sa­laire de 250 euros net. De plus, elles devaient en reverser une partie à l’agence de placement. La majorité des Chinoises souhaitent désormais rentrer dans leur pays [pour celles qui restent, un accord, négocié entre les syndicats, l’ambassade de Chine à Bucarest et l’employeur, prévoit notamment une légère augmentation de salaire]. Priées de s’expliquer sur l’agression de leur patron, elles ont répondu : “On n’a même pas de couteaux ni de fourchettes. On mange avec des baguettes.”

Source : Die Wochenzeitung

Transmis par Linsay

« Il compte les renvoyer dans leur pays et recruter d’autres Chinoises. » avant d’aller carrément s’installer en Chine au nom de la compétitivité ?



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