Droit de grève dans les écoles : une question nationale

vendredi 12 février 2021
par  ANC
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Ci- dessous la déclaration de l’ANC Nationale

La loi de 2019 dite de « transformation » de la fonction publique impose aux communes de « négocier » sous la contrainte des réductions de droits des personnels et une restriction du droit de grève. Dans la foulée de cette loi, le maire de Marseille, loin de la contester comme d’autres l’ont fait ailleurs, a voulu mettre à l’ordre du jour du conseil municipal du 8 février, sa déclinaison locale. L’ANC, en plein accord avec la déclaration de la section départementale
du 13, tient à redire sa totale opposition à cette disposition particulièrement dangereuse par le précédent qu’elle crée et complètement réactionnaire car prenant le problème à l’envers : au lieu d’agir sur les causes, elle prévoit une contractualisation de masse, la précarisation des emplois et la restriction des droits de celles et ceux qui agissent pour l’amélioration du service public y compris en perdant de l’argent. A Marseille, grâce à la mobilisation syndicale des avancées ont été annoncées dont il reste à mesurer la teneur exacte.

Bien sûr l’ANC 13 restera vigilante et mobilisée sur les suites en espérant bien que l’action des personnels, de leurs organisations syndicales et de ceux qui les soutiennent, finiront par jeter à la poubelle ce qui est présenté dans cette ville comme une « expérimentation ».

Pour l’ANC, au-delà de la seule ville de Marseille, cette question est particulièrement grave. Elle est grave car elle ouvre la porte à ce que ce type de décision s’étende ailleurs : l’exemple de Montpellier qui vient de prendre des dispositions similaires est d’ailleurs significatif. Et pas seulement pour les personnels des écoles. Demain, si nous laissons faire, c’est le principe même des débrayages ou des actions par service qui va être remis en cause partout, dans le public comme dans le privé. Dans le monde il y a des exemples où, de restriction en restriction, les grèves ne sont reconnues légales que dans des conditions très contraignantes ou si elles ont l’aval de la direction nationale... Les camarades de l’UGTT de Tunisie qui ont fait de la prison pour avoir fait grève « sans permission » peuvent en témoigner. Pour l’ANC il y a donc une position de principe nationale à avoir sur cette question.

Nous nous prononçons partout contre les délibérations municipales qui, prenant appui sur la loi, la déclinent docilement, voire veulent l’aggraver.
Le droit de grève est un droit durement conquis par des années de luttes parfois dans le sang, particulièrement dans notre pays. De plus que penser d’une autorité qui entend encadrer le droit d’agents qui se battent pour l’amélioration du service public si ce n’est qu’elle veut être libre de continuer à la dégrader ?

Faut-il rappeler aussi que depuis des années dans de nombreuses villes de France, des personnels municipaux se battent, avec des conflits qui ont duré jusqu’à plusieurs semaines en grève totale sans être entendus ?

L’ANC prendra toute sa part pour que la loi de « transformation de la fonction publique » ne s’applique pas et que de véritables moyens soient donnés aux services publics pour répondre aux besoins des personnels et de la population.
Tout ce qui touche aux libertés et au service public constitue des questions essentielles sur lesquelles on ne peut pas transiger.

Paris le 9 février 2021



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