Ce n’est pas d’aujourd’hui que ceux qui contestent ce système ont à se plaindre du traitement de l’information, des mensonges de ceux qui les combattent ou autre manipulation de l’opinion. Mais alors là tous les records sont battus !!
Comme le rappelle la pétition lancée par quelques journalistes et qui connaît un succès fulgurant sur Internet, les partisans du OUI disposent de 71% du temps d’antenne et la télévision se transforme en outil de propagande du pouvoir.

On rameute les personnalités les plus diverses, on organise un show avec Jospin (tiens il n’avait pas quitté la vie politique celui-là ?), on fait appel à Simone Weill, à Jacques Delors, à l’abbé Pierre, à Johnny Hallyday, on fait parler les morts, on ment sans vergogne et bien sur on ne parle ni du bilan réel, ni du texte précisément. Les chroniqueurs les uns après les autres se transforment en propagandistes journaliers pour le OUI et alors dans ce cas font dire au texte ce qu’il ne dit pas, tronquent des articles et prévoient le chaos en cas de victoire du NON. Ils mentent jusqu’à nous donner la nausée. Ils manipulent les sondages pour jeter le trouble. Ils spéculent sur l’abstention. Jusqu’au matériel officiel de la campagne qui est tendancieux et quant aux panneaux publicitaires pour appeler au vote n’en parlons même pas :une vraie propagande d’état !

Ainsi il y en a qui vont même jusqu’à prétendre que pour empêcher des situations comme celle de l’usine alsacienne qui veut reclasser ses ouvriers en Roumanie pour 110 €¬ par mois il faudrait voter OUI. Pourtant c’est bien Danuter Hubner membre de la toute puissante commission européenne dont les pouvoirs sont encore renforcés par la constitution qui déclare : « Ce que nous devons faire c’est favoriser les délocalisations au sein de l’Europe »(02/ 05)

Elle est d’ailleurs en accord avec le président de la dite commission, José Manuel Barroso, (celui dont l’Elysée a eu peur qu’il passe à la télé et dise crûment ce que d’autres cachent) qui déclare lui : « Les délocalisations sont des décisions que les entreprises peuvent et doivent prendre »(02/05)

Le PS dans son matériel de campagne dit que l’Europe sociale passe par le OUI, ne craint pas d’affirmer que les services publics sont garantis par l’UE alors que celle-ci prévoit leur mise à mort. Bien sûr pas un mot sur la directive Bolkestein qui sera réactivée après le référendum, ni sur la directive qui prévoit l’allongement de la durée hebdomadaire du travail à 65h : un vrai progrès social qui nous ramènerait à avant 1926 !!!

Un tel matraquage, outre qu’il est le signe de l’affolement du camp du OUI, est dangereux pour la démocratie. Si d’aventure « ils » arrivaient à leurs fins et que le OUI l’emporte dans les urnes alors qu’il est manifestement minoritaire dans l’opinion (et là une fois encore ce ne sont pas les sondages qui nous font dire cela mais toutes les réactions aux initiatives dont on a écho un peu de partout en France) le pays connaîtrait alors une fracture démocratique grave alimentant s’il en était besoin le commerce électoral de ceux qui parlent à longueur de temps de « l’establishment » et font leur beurre électoral sur cette notion.

La victoire du NON est aussi importante de ce point de vue car elle peut redonner confiance en la démocratie à tous ceux et celles qui refusent de voter depuis des années déçus qu’ils sont des gouvernements successifs et de leurs promesses reniées. Elle leur permettra, si elle intervient, de se dire que malgré le matraquage et les tricheries le peuple a gagné.

Dans cette période que l’on pourrait qualifier de « mensonges, Europe et vidéo » il y un élément d’espoir supplémentaire : l’expérience que les gens ont de cette construction de Maastricht à l’Euro en passant par tant de traités qui ont défait les acquis sociaux.

Alors il vient en mémoire ce mot de Lincoln : « On peut mentir à une personne tout le temps, on peut mentir à tout le monde une fois, on ne peut mentir à tout le monde tout le temps ».

Et en matière de mensonges subis le peuple a déjà donné...